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Faunes & Flore
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Faunes & Flore
3 janvier 2013

Le loup rencontre Clara: Chapitre IV- Partie 2

 

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« Je vais devoir faire appel maintenant à toute  la maîtrise dont je suis capable pour accueillir correctement mes clients qui attendent eux aussi, Place de la Bourse, le SMS convoité, le sésame de cette soirée.

Je vais enfin leur révéler notre destination secrète et chacun va se débrouiller pour rejoindre le château par ses propres moyens. Cela ajoute du piquant au jeu ! Je vous conduis pour ma part dans mon carrosse personnel. »

 

En devisant d’un ton professionnel, il me conduisait vers les quais où l’attendait sa voiture.

 

Il gronda subitement alors que je le précédai dans la lumière des réverbères. Il avait enfin aperçu mes fameux escarpins et comme je l’espérais secrètement, ses chaussures rouges un peu démodées le rendaient nerveux.

 Il passa et repassa la main dans les cheveux, passa un doigt nerveux dans le col de son pull pour mieux se ressaisir, soudain distant, respirant goulument l’air frais amené par le fleuve. Antoine ferma les yeux en grimaçant,  me retint soudainement contre lui avec une force qui me fit un peu peur et les rouvris, pleins de colère.

 

«  Vous auriez dû m’avertir que vous alliez vous promener toute la soirée avec ces chaussures de pute. Je n’aime pas ce genre de surprise, Clara. Je n’aime pas être surpris tout court » dit-il en respirant difficilement.

 

J’étais déroutée devant son accès de mauvaise humeur, voulu lui caresser maternellement la joue pour lui demander pardon de mon geste déplacé. Je me faisais insulter par un inconnu qui ne cherchait en fait qu’à me baiser  et en caricature de la figure maternelle, j’étais là sur un trottoir glacé à essayer de me faire pardonner piètrement d’une faute que je n’avais pas commise.

 

Retenant vivement mon poignet dans sa main gauche, en tournant la tête pour éviter de croiser mon regard, il me plaqua sur une des portières d’une voiture garée sous les arbres, chercha ma bouche, enfonçant douloureusement et profondément sa langue dans ma gorge tandis que son autre main libre, impérieuse, soulevait le petit pan de dentelle qui couvrait mes cuisses.

 

Il déchira avec fureur la couture de mon collant, le tissu de ma culotte dévoilant mon entrejambe mouillée par son ardeur impétueuse. Tout en me contraignant à me coucher sur le capot, il me retourna agilement, me tenant prisonnière à la taille, une main plaquée sur mon ventre, me soulevant le bassin indécemment, m’obligeant à lui offrir mon postérieur bien haut, bien ouvert perchée sur mes talons maudits Son pouce suivi de son index disparurent au plus profond de ma chair m’arrachant des petits halètements de plaisir. Je piétinai l’asphalte et me maudissait d’apprécier cette torture sensuelle.

 

Antoine n’attendit pas bien longtemps avant de déboutonner son pantalon.

 

«  Vous aimez, perverse Clara, vous habiller comme une traînée ! Je vais vous traiter comme l’une d’entre elle et je vais vous prendre sur ce capot  de voiture, brièvement, rapidement pour mon propre plaisir. Et je vous laisserai pantelante, violentée car je vous interdis de jouir ! Vous n’en aurez d’ailleurs pas le temps » chuchota-t-il d’un ton hargneux, en présentant le bout de son sexe à l’entrée de mon vagin d’une main ferme.

 D’une simple pression, il me pénétra et en quelques poussées délicieuses et animales, il attint l’orgasme, sortit en toute hâte son membre gonflé en libérant sur mes reins faiblement éclairés une giclée de lait nacrée et odorante.

 

De l’autre côté du trottoir retentirent des cris, des applaudissements et des sifflets d’admiration. Des jeunes à casquettes félicitaient bruyamment Antoine pour ses exploits en se caressant avec vulgarité le sexe, lui demandant s’ils pouvaient assister eux aussi à la fête.

Les larmes me montèrent aux yeux tant j’étais honteuse d’avoir été prise comme une prostituée de bas étage, en public, vue par des inconnus qui semblaient avoir apprécié le spectacle. Je me laissais glisser au sol, mes bas déchirés, essayant me dérober à leurs regards.

Antoine s’étant rajusté avec élégance, feula,  traversa la rue leur intimant l’ordre de disparaître en retroussant les lèvres. Ce qu’ils firent immédiatement, impressionnés, s’évanouissant comme une volée de moineaux.

 

Il revint vers moi furieux, les mâchoires serrées, me releva du caniveau en m’empoignant par le bras et silencieusement nous gagnâmes la Place de la Bourse illuminée.

 

Il prit son téléphone, me laissant indifféremment trottiner à ses côtés et s’appliqua  à envoyer alors un message groupé, visiblement préparé à l’avance. Petit à petit arrivèrent de groupes de jeunes garçons oisifs, des couples élégants et  insouciants, des personnes d’âge plus mûr.

 

Souriant et racé, Antoine était sublime, son profil flatté par les lumières dorées, les gestes déliés, tellement gracieux et affable alors que quelques instants plus tôt, il se comportait en bête sauvage avec moi, fouissant ma chair avec colère.

Il distribua à chacun des cartons d’invitation au logo de la C° des Loups, expliquant patiemment à chacun la marche à suivre, faisait la bise avec entrain à des jeunes femmes toutes vêtues de robes de soirées poudrées et pastel, visiblement éprises de lui. Un ballet coloré de papillons attiré dans le halo de sa lumière noire.

 

J’étais terriblement mal à l’aise. Encore moite de désir, je me tenais en retrait, retenant mon manteau serré contre moi, consciente de n’être qu’un jouet de basse extraction pour lui, que jamais je ne pourrai rivaliser avec ces sylphides et que je m’étais leurré sur cette histoire qui commençait si mal.

 Je me débarrassais rageusement du ruban de soie, marque d’infamie qui marquait la peau délicate de mon cou.

Torture suprême, Antoine ne m’avait pas regardé une seule fois.

 

Je décidais de prendre la poudre d’escampette, histoire de reprendre maladroitement mon destin en main et quitta la place sans me retourner.

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J’avais déjà atteint la rue Saint-Rémi en cherchant machinalement mes clefs au fond de ma poche quand je le  sentis m’agripper et me retenir contre lui

 

« Clara, où allez-vous ? Que faites-vous ? N’avions-nous convenus que vous seriez obéissante et patiente ? Clara, vous avez choisi les sentiers de traverse, n’oubliez-pas ! »

Je sanglotais, épuisée par tant de tension entre nous, effrayée par ces sensations nouvelles et vibrantes, ravagée par mon désir pour cet homme démoniaque.

Il m’enlaça avec tendresse effleurant mon front de ces lèvres, me berçant comme une enfant à consoler

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Commentaires
K
Terrible violence déjà ... Et on se retrouve à se sentir un brin pervers à apprécier cela ! Incroyable !!<br /> <br /> Pour du concret et de l'action, il y en a assurément ...
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F
Vous vouliez de l'action et du concret...<br /> <br /> Et si le côté bestial d'Antoine vous rebute, ce n'est malheureusement pas fini...et cela va aller crescendo dans l'aliénation de la pauvre Clara!!!!<br /> <br /> Mais mon loup m'est trop précieux :-)
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E
Pour une première scène torride, c'est terrible au sens étymologique du mot !<br /> <br /> Mais efficace. Le lecteur est perdu entre la bestialité et le charme du loup, tout comme le chaperon... Vous m'impressionnez ! :)
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