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Faunes & Flore
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Faunes & Flore
13 février 2013

L'ossuaire de Sedlec : chapitre 13 : partie 3

Le juge s’avança majestueusement et attrapa une longue tige dans le trépied fumant. A son extrémité, du fer chauffé à blanc

 

«  Par le sceau de la Confrérie des loups, nous t’accueillons parmi nous. Tu vis ce soir le jour de ta réception et tes frères Loups sont là ce soir pour te marquer à jamais.

Obéissance absolue, respect et écoute sont les premiers commandements de l’apprentie et ce que tu entends ce soir ne devra jamais être divulgué au dehors.

 

Clara, es-tu louve ? »

Sa question me prit au dépourvu et je regardai Antoine qui me fit un petit signe de tête engageant.

 

- Mes frères ici présents et mon maître me reconnaissent comme telle.

 

- A quoi reconnaîtrai- je que tu appartiens à notre Confrérie ?

 

- A mon attitude servile, le respect que je vous dois et à l’abnégation que j’aurai à présent à toute heure du  jour et de la nuit, au sceau de la Compagnie que je porterai jusqu’à ma mort.

 

- Qu’est-ce que ton maître a fait de toi ?

 

- Avec le désir sincère que j’avais et le consentement de vos loups, il m’a reçu louve.

 

Les derniers mots à peine achevés, le juge m’attrapa le poignet et en lapa le dessus. Une marque humide de salive qui indiquait la place exacte où devait être apposé le fer

 

Reculant instinctivement, je rencontrais les mains d’Antoine qui me maintinrent en place. Je le sentais aussi retrousser le tissu de ma robe, dénudant ma croupe et l’offrant aux regards de tous les participants. Il caressa affectueusement son ruban trouvé en bonne place et ses doigts s’égarèrent tendrement entre les orbes pour ne plus reparaître.

 

Le chant prenait de l’ampleur et était entonné en canon par des voix mystérieuses

 

De chaque point cardinal surgirent de grandes femmes stylées et superbes, vêtues de tailleurs de prix et traînant à leur suite de pauvres hères hébétés et craintifs. Elles se joignirent à l’assemblée alternant dans le cercle élément masculin et féminin, contraignant leurs compagnons à prendre place à leurs pieds.

 

A leur suite pénétra un homme de haute stature, prédateur et conquérant, tenant en laisse six femmes en dentelle blanche, réplique exacte de ma robe, un chaperon rouge réchauffant leur tenue. Elles étaient toutes pâles, craintives et baissaient humblement les yeux attendant les ordres de chacun des maîtres présents.

Des prénoms fusèrent, français et étrangers et chacune des soumises se hâtait de rejoindre son compagnon.

 

Le meneur de louves, les mains vides, se tourna alors vers moi, sourit doucement et s’avança, s’inclinant légèrement, la main sur le cœur. Futur tourmenteur, il demandait par avance grâce et pardon à sa victime sacrificielle.

 

J’étais toujours tenue  sur le ventre par Antoine qui me maintenait dans cette position inconfortable, reins creusés, derrière tendu. Ses doigts s’enfonçaient à l’endroit secret quitté il y a peu par le cristal et je le sentais pressant et insistant. Proche, si proche que j’avais du mal  à respirer normalement.

 

Je fermais les yeux, partagée entre l’envie originelle d’être prise publiquement par la porte étroite et la confusion d’être avilie devant ces hommes anonymes qui à présent ne cachaient plus leur excitation. Les soumises, à genoux, ayant fait glisser leur pelisse, s’appliquaient à les contenter avec application, caressant de leurs langues expertes de longs sexes à peine sortis des costumes.

 

Des soupirs et  plaintes de plaisir m’environnaient. Une ambiance mortifère et très sensuelle avait envahi la chapelle.

 

Une jeune fille nubile et vêtu d’une toge virginale se posta à côté du bourreau, une coupelle pleine d’un onguent gras. Antoine lui donna l’ordre silencieux de se rapprocher. Il y plongea ses doigts coupables  et enduisit très largement le sillon fessier. Puis il mit une cordelette dans ma bouche, mors de fortune, et tira dessus basculant mon visage vers l’arrière. Je salivai beaucoup et la tresse frottait déjà fortement sur la commissure de  mes lèvres tenues ouvertes.

 

fer-rouge

 

De l’autre côté, l’homme avait rapproché le brasero, en sortit la baguette incandescente et l’approcha de ma peau. Prenant mon poignet avec douceur, il  y appliqua d’un geste maîtrisé le poinçon écarlate dans de grandes volutes de fumée et un grésillement. écoeurant Une odeur insoutenable de viande grillée envahit la pièce sacrée .

Soumise à l’ordalie profane, moi, Clara, je subissais l’extrême violence judiciaire médiévale  et cruelle des Loups  pour trouver ma place parmi eux.

 

Je m’étais jurée de ne rien laisser transparaître de ma souffrance et je contenais mes cris, les étouffant dans ma gorge, respirant plus fortement, plus rapidement qu’à l’accoutumée.

Les tempes trempées de sueur, la peau moite, les yeux humides de contrariété, les dents grignotant la corde,  je regardais soigneusement chacun des participants, les défiant désespérément. Je ne devais pas abdiquer et je me répétais cette simple phrase comme une litanie personnelle qui m’aidait à ne pas broncher.

 

collier v voleuse

 

C’est alors que je sentis la raideur d’acier de la verge d’Antoine qui me pénétrait lentement. Douleur passagère et émoi grandissant à mesure que je me sentais prise, les joues soudainement rosies par le trouble profond qui m’envahissait.

Le meneur de loup avait achevé son office et enduisait ma plaie vive de la pommade offerte alors que mon amant s’introduisait totalement en moi.

 

Honteuse, je gémissais, lascive, et ne quittait pas le bourreau des yeux alors que je subissais les assauts contre-nature de mon maître pervers. Je savourais et expérimentais cette pratique si longtemps interdite. Je ne voyais pas le visage d’Antoine et cette subtile privation d’humanité ajoutait à la sauvagerie démoniaque de sa possession.

Ma poitrine était tendue à l’extrême et le bout de mes seins était passé à travers les mailles de la dentelle, brutalisé par Antoine qui perdait peu à peu sa  retenue et son sang-froid légendaire.

Mes talons dérapaient sur le sol et j’esquivais les coups de reins tant je cherchais à calmer le rythme infernal et déchirant, à apaiser la cadence de son incursion intime.

Sans plus aucune rémission ni empathie, mon amant rugissait et  allait et venait au gré de son désir implacable que je sentais grandir et me remplir chaque fois davantage.

 

bdsm-love

 

Le cercle était toujours bien dessiné, les hommes prenant leurs maîtresses agenouillées et les femmes chevauchant leurs amants, le tout dessinant une rose des vents charnelle et mouvante.

Orgie sacrée que contemplait le meneur de loups très calme et attentif, debout et donnant des directives pour que la figure ne soit pas altérée, tout au long du rituel.

 

Des couples jouirent  simultanément, les derniers ne tardèrent pas à les rejoindre et je sentais la chaude semence d’Antoine m’inonder alors qu’il s’affaissait sur mon dos.

 

-Tu es mienne, Clara, et ce à jamais ! Mon chaperon fripon m’appartient pour la vie et va désormais partager ma vie. Je t’ai dévoré vivante, toute crue dans le lit de Mère Grand. Aucun chasseur n’est venu ou n'a su te sauver de mes grandes dents. Tu as su seule t’imposer et conquérir le coeur endurci du grand méchant loup.

Ton innocence déflorée va peu à peu laisser place à une autre forme de gourmandise et je serai présent à chaque étape pour t’en faire découvrir les saveurs. Tu m’as prouvé ce soir que plus rien ne t’arrête.

Et comme l’a dit le vieux Charles Dickens : "Le petit chaperon rouge a été mon premier amour. Je sens que si j’avais pu l’épouser, j’aurais connu le parfait bonheur". Quel homme sage et clairvoyant!"

 

Antoine divaguait et son flot de paroles fiévreuses m’enflamma une nouvelle fois.

Figurante angoissante de mes chers contes de fées, Antoine, mon loup vivant, incarnait désormais la protection ambivalente et l’amour exclusif auquel j’avais toujours aspiré, le prédateur sexuel tendre et prêt à de viles cruautés pour satisfaire ses besoins vitaux.

 

A ses côtés, j’allais apprendre moi-aussi à démembrer, mordre, déchirer mes adversaires et le chemin serait encore long avant que je n’apprenne à me défaire de mes oripeaux de bonne conscience et d’altruisme.

 

 

 

 Un monde brutal, sauvage aux atours élégants et funèbres. Le monde d’Antoine.

 

christian-bale-heatshot-suite-black-and-white

 

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K
Quelle scène, quel tableau final !! Très cinématographique en plus, on visionne très bien tout cela. Bravo pour la description !<br /> <br /> Sacrée oeuvre que vous avez écrit là Flore, je vous tire mon chapeau ...<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne peux qu'à mon tour vous encourager à continuer. Vous êtes douée, on vous suit avec le souffle coupé !
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F
Qu'est-ce que cela peut me faire plaisir!<br /> <br /> Merci grand chevalier de m'avoir suivi jusqu'au bout et de me redonner espoir....
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E
Voici une scène finale qui se termine en apothéose :)<br /> <br /> Un rite initiatique faisant appel à la lourde signification des marques au fer rouge dans l'histoire de l'humanité.<br /> <br /> Un rite couplé avec une autre initiation très sensuelle, un dépucelage très intime.<br /> <br /> Une chorégraphie très soignée où le sexe à toute sa place sans jamais tomber dans le vulgaire.<br /> <br /> Un avenir ouvert pour l'héroïne, clairement suggéré, tout en laissant de nombreuses voies possibles...<br /> <br /> <br /> <br /> Merci Flore !<br /> <br /> Un espérant que le bouche à oreille permettra à de nouveaux, et de plus en plus nombreux, lecteurs de découvrir ce roman sur ce blog ;)
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