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Faunes & Flore
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Faunes & Flore
18 janvier 2013

Le Maître Chat: Chapitre XI-Partie3

Il souleva une lourde tenture et nous entrâmes dans une chambre silencieuse tendue de draps noirs. Au milieu trônait  un grand lit à baldaquins qui ressemblait plutôt à une couche funéraire éclairée par de sombres candélabres  et des  chandelles noires.

 

« Déshabille-toi comme je te l’ai demandé tout à l’heure ! Haut et pantalon…» m’enjoigna-t-il d’une voix blanche.

 

 J’obtempérai me déboutonnant maladroitement et  ne baissant pas les yeux, fit tomber mes habits au sol, me retrouvant fort peu vêtue devant mon seigneur et maître qui me jaugeait l’air sévère, les pieds campés au sol, les deux mains crispées sur sa canne

 

« N’enlève-pas encore le reste ! La dentelle  te sied à merveille, Clara. Tu es plus que ravissante…Alexander n’aura aucun mal à te faire l’amour.

Musique maestro » s’écria-t-il en claquant des doigts. A ses mots une musique médiévale résonna dans la pièce

« Le chant de la sybille chantée le matin de Noël en Catalogne. Une splendide musique sacrée proche du grégorien et qui nous annonce le retour sur terre du Christ lors de l’Apocalypse.

 

Le jour du jugement
ceux qui auront bien servi seront récompensés
Jésus-Christ, Roi de l’Univers
homme et véritable Dieu éternel
viendra du ciel pour juger
et donner à chacun le plus juste
Un grand feu descendra du ciel :
mer, sources et rivières, il brûlera tout.
Les poissons pousseront de grands cris
Perdant les délits naturels
Devant le Jugement viendra l’Antéchrist
et donnera du tourment à tout le monde
et il se fera servir comme Dieu
et fera mourir celui qui ne lui obéira pas.

 

La musique idéale pour nos adieux, Clara. Ne réponds rien, je sens que tu vas encore me mettre en colère » dit-il en me tournant autour, les fameuses cordelettes rouges apparues comme par miracle dans sa  main gauche.

 

« Pourquoi n’ai-je jamais le droit de dire quoique ce soit, le droit de te résister, de contrer ton autorité ? Aurais-tu peur du ridicule, de la profondeur de tes sentiments ? Ne peux-tu faire abstraction de ta réputation sulfureuse et ne peux-tu rendre les armes humblement comme le chevalier hagard qui regarde l’aube se lever sur le champ de bataille après la défaite ?

 

Pourquoi veux-tu que je couche avec ton cousin puisque c’est toi qui m’a choisie et séduite ? C’est à toi et uniquement à toi que j’ai juré allégeance en te laissant me blesser au poignet...

Cette brûlure est pour moi comme un bracelet d’esclave, la marque de ton appartenance. Je ne t’ai rien reproché. J’ai enduré le froid, les entraves, les entailles, l’humiliation pour te servir et te faire jouir.

 

Que veux-tu de plus ? Je t’ai proposé de devenir ton animal de compagnie toujours prête à assouvir tes désirs les plus inavouables.

 

Je ne suis plus Clara, la jeune femme au cerveau disponible mais ta gourgandine vivant  comme tu le demandes, acceptant en toute conscience d’être avilie. Que veux-tu de plus ? Mon âme ? Que je m’ouvre les veines et recommande ma vie au Diable ?

Dis-moi, Antoine, ce que je n’ai pas réussi à faire ? Dis le moi sincèrement !» achevai-je, le regard larmoyant

 

-Agenouille-toi devant ce lit que je te ligote les poignets » me répondit-il en me bâillonnant de sa main, pressant nerveusement ses doigts sur mes lèvres

«  Tais-toi, bon Dieu. Je ne veux plus t’entendre. Ne pleure surtout pas ! Subis et ferme-là » mugit-il en renversant mon torse sur le matelas tout en liant mes poignets dans le dos. Il m’écrasait de tout son poids et j’avais du mal à respirer. Je ne pouvais plus du tout bouger les bras et j’étais à sa merci, exhibée, la croupe tendue, les jambes légèrement écartées.

 

Antoine grogna de contentement et sortit son portable de la poche.

 

 Devant mon déni et mes cris de protestation, il prit du recul et photographia longuement mon visage, se déplaçant millimètre par millimètre, s’appliquant à chaque cliché. Il cadrait avec soin ma bouche, chacun de mes yeux, l’arête de mon nez, mes sourcils en bataille, la racine de mes cheveux. Rien n’échappait à son regard acéré

 

« Pour ma collection personnelle ! Seules les plus belles de mes conquêtes ont le droit d’y figurer. Tu y auras bien sûr une place de choix, un dossier pour toi toute seule. Je ferais de toutes ces photos un puzzle géant, une topographie originale connue de moi seul. Un nouveau pays, mon pays de Cocagne »

J’étais morte de honte  car je le voyais s’attarder sur mon corps tout en me donnant des ordres que j’exécutai en pleurant. Debout, assise, regarde-moi, penche-toi claquaient dans  le silence de la pièce noire.

 

Il écarta le tissu de ma culotte et continuai à me mitrailler. Je ne pouvais m’empêcher de  gémir, de mordre mes lèvres de concupiscence tant la crudité de la situation me surexcitait. Les mains dans le dos, je tendais mes fesses vers Antoine qui les flattait avec envie, se risquant à introduire au plus secret un doigt insistant.

 

« Ce soir, je ne veux posséder que ta bouche et ici, mon beau chaperon. Le reste de ton corps ne m’appartient déjà plus puisque j’ordonne ce soir à mon traître de cousin de t’honorer  à la condition expresse que je vous regarde copuler.

 

Je sais que tu vas encore me défier et refuser.

Je suis malade de jalousie et te partager avec Alexander, mon presque frère, ne me plaît pas vraiment.

 Seule cette possession par un autre pourra me défaire de ce sortilège, me défaire de toi.

 

Et toi, tu devras vivre avec cette honte suprême d’avoir été prise par ton allié, ton flirt, celui avec qui tu danses de façon si romantique ou encore celui qui t’aide à t’enfuir.

 

Si tu refuses encore et persiste à te rebeller, sache que dans l’antichambre attendent tes amis de la dernière nuit. Tu sais le renard et le petit cochon. Eux n’hésiteront pas une seconde…

 

Abandonne-toi à ton amant, celui qui te promet de te rendre heureuse dans des temps post antoniens.

Il a quelques dettes envers moi et je les solde ce soir en échange de ce menu et agréable service. Je veux voir par moi-même comment il saura te contenter.

 

Tu pourras laisser courir tes doigts sur son torse et sur les superbes marques qui zèbrent encore son dos, la fameuse punition infligée par ton inconscience, Clara et qu’il a subi virilement, sans plaintes. Tu peux être fière de lui.

Approche, cher cousin ! Ton heure est venue.»

 

Rentra alors le beau flavescent, vêtu d’une seule serviette en guise de pagne, l’air penaud et profondément gêné.

Antoine l’accueillit en le serrant dans ses bras, promena ses doigts sur ses blessures violacées puis le tourna vers le lit où il m’avait couché sur le dos

 

« Voici je t’offre Clara. Mais attention tu connais mon aversion pour les niaiseries sucrées de pacotille.

Tu peux et dois la prendre sans tout le décorum romantique des préliminaires, tous ces baisers et caresses.

 

Souviens-toi du sac de Magdebourg auquel nous jouions enfants. Rappelle-toi de nos belles prises de guerre que nous empalions sur place, après avoir renversé nourriture, pichet et couvert des tables de cuisine. A toutes ces femmes qui nous suppliaient de les épargner et que nous torturions encore plus méchamment.

 

Regarde comme celle-là est une pièce de choix » susurra-t-il en promenant le pommeau de sa canne de ma bouche entrouverte à mes seins dans une longue et éprouvante descente.

 

Il poursuivit sa délicate pérégrination, empruntant des sentiers peu connus, s’attardant sur mon ventre, lovant la rotondité de la boule dorée dans mon nombril avant de poursuivre son chemin plus bas. Antoine effleura mon pubis, alternant cajoleries affolantes et petites tapes appuyées.

 

Malgré la monstruosité de la situation, je flageolai, suffoquant par la violence du plaisir  qui grandissait. Je ne voulais surtout pas que cette délicieuse souffrance cesse et j’invitais Antoine à me pénétrer de sa canne.

 

 Il eut un sourire charmant, reconnaissant d’un air connaisseur le caractère parfaitement vicieux de ma demande. Il s’exécuta avec malice, enfonçant bientôt entièrement le pommeau précieux, le faisant pivoter puis le ressortant avant de le réintroduire plus profondément.

 

Alexander, debout à ses côtés, ne perdait pas une miette du spectacle et son air tourmenté ne pouvait plus dissimuler l’envie qu’il avait de me posséder.

 

Antoine fit place élégamment, s’esquivant pour aller prendre place sur un fauteuil placé à côté du lit. Il s’y assit, avança un peu la bergère avant de croiser les jambes, un doigt pressé sur ses lèvres, prêt à savourer le spectacle.

 

Le cousin s’agenouilla sur le lit et me prit dans ses bras tout en cherchant à me libérer de mes liens. Antoine hocha la tête acquiescant  silencieusement, attentif à ce qui allait suivre.

Alexander ne supportant sûrement pas de plonger son regard dans le mien me retourna un peu brusquement sur le ventre, passant un bras vigoureux sous ma taille, m’obligeant à plaquer mes fesses sur son bas-ventre. La cambrure animale que je dus adopter pour ne pas chuter dut lui plaire car je sentis son pénis durcir davantage.

 

Sans aucune tendresse ni aucune caresse, il me pénétra profondément en me tenant fermement par les hanches et je dus subir sa domination, rejetant la tête en arrière, partagée entre la félicité d’être ainsi désirée par deux hommes splendides et la déraison de la situation.

Un simple corps de jeune femme et avide d’amour jeté en pâture à des fauves en rut, une pièce de boucherie exposée à l’étal, écartelée sous les leurs crocs.

 

Je fermais les yeux, attentive à ne pas trop gémir, subissant les à-coups puissants, mes seins  s’entrechoquant.

Je  me retournais difficilement pour entrevoir le visage crispé d’Alexander et essayai de ralentir l’allure avec une main griffant maladroitement son torse.

Peine perdue !

Je revins à ma position initiale, consciente de la bestialité de la scène. Je m’abandonnai à présent, le sentant me recouvrir totalement, son visage perdu dans mes boucles, concentré sur sa tâche, me mordant les épaules, ses mains emprisonnant ma poitrine.

 

Il ne tarda pas à rugir voluptueusement

 

Je risquai un regard vers Antoine. Il s’était levé et s’était placé tout près du lit, me regardant avec tant de pitié, les yeux brillants.

Servante torturée par ses soins, je le défiai et lui sourit triomphalement sentant l’orgasme m'envahir.

 

N’y tenant plus, il s’agenouilla et m’immobilisa le menton avant de m’embrasser vivement.

 

«  Je t’aime, Clara » murmura-t-il, vaincu par son émotion.

Et ces simples mots galvaudés, usés jusqu’à la corde me firent jouir instantanément.

 

Je plissai les yeux, submergée par le bonheur de sa déclaration tardive, hoquetant alors qu’Alexander, pantin de la pantalonnade qu’avait montée Antoine, humilié, quittait discrètement la scène.

Je restai dans la même position, genoux et mains comme soudés à mon lit d’infamie, souillée et si vulnérable alors qu’Antoine me recouvrait tendrement de sa redingote.

 

Red-Riding-Hood

 

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Commentaires
K
Voilà en effet une fin d'épisode un peu inattendue, qui pourrait s'achever là dessus. Mais évidemment ça ne sera pas le cas. Le vice que ronge cet Antoine est sans fin.
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F
Merci, merci!!! Je suis confuse et....super heureuse! Merci à toi Mots suspendus! Je passe te voir aujourd'hui ;-)
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M
Ton écriture est tout simplement sublime c'est avec plaisir que je partagerais tes écrits ;-)
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F
J'ai en effet quelques supplices en tête mais il ne faut pas trop faire durer non plus ;-)<br /> <br /> Merci d'avoir lu jusqu'au bout.....
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E
J'avais raison en pressentant que ces deux nouveaux chapitres ne seraient pas du tout médiocres !<br /> <br /> Ce chapitre 11 se termine comme une nouvelle. Ton roman pourrait se conclure ainsi, avec le déclaration d'amour du loup au chaperon.<br /> <br /> Mais tu as certainement déjà prévu de nouvelles péripéties ! ;)
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Faunes & Flore
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