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Faunes & Flore
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Faunes & Flore
18 janvier 2014

Cave canem (deuxième partie)

Frank, un peu interloqué, regarde autour de lui .

Qui peut donc être à l'origine d'une telle crainte? Quel est l'homme capable de créer une telle passion destructive quasi mystique ?

Fasciné par cette femme altière, si démunie, il ne bouge pas, ne fait même pas mine de vouloir partir, dangeureusement attiré par l'interdit.

Il veut absolument apercevoir Celui qui la fait tant trembler, la rend si désirable.

"Vous êtes encore là ? Vous allez vous perdre. Jamais personne n'a pu échapper à l'aura noire de Monsieur, tous engloutis  dans sa nébuleuse. Je vous ai averti et vous semblez n'en tenir que peu de cas.

Comme tous les anges qui sont tombés, vous courez à votre perte avec délectation. Une lente descente sulfureuse dans les entrailles brûlantes de la folie.

J'ai tout perdu pour l'amour de cet homme. Il m'a capturé, refaçonné à son idée. J'ai perdu mon travail, mes amis, ma famille. Il a nié jusqu' à mon identité pour me rebaptiser.

Je n'ai pas vécu avant Lui, je n'étais rien, je suis devenue sa Sophie. 

 

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Une drôle d'union qui me consume et dont je ne peux rompre le lien sans mourir.

Je porte sur moi sa marque comme un prisonnier  son bracelet. Un bijou vénéneux qui risque de m'empoisonner si j'ose trop m'éloigner, si je veux rejoindre des contrées plus ensoleillées.

Un soupir de Lui, un soupçon de désapprobation dans Ses yeux, un petit mot anodin suffisent à m'annihiler, à corrompre l'embellie de la journée.

Je suis engluée dans Sa toile; je ne peux plus bouger, paralysée par Son poison distillée doucement, patiemment. Un travail d'artiste qui se révèle petit à petit, par petites touches délicates.

Je n'ai d'autre issue que de subir pour mériter ma place auprès de Lui, qu'il daigne continuer poser ses yeux sur moi".

Sophie est un peu à bout de souffle, épuisée par son discours débité d'une seule traite, sa génuflexion prolongée.

Son affliction la transfigure, la maquille, la pare des atours si sexuels de la madone pénitente.

Frank est pris de pitié, voudrait prendre cette femme dans ses bras, la consoler, la bercer pour soulager sa magnifique douleur.

Jamais encore il n'a vu un tel attachement mortifère, une telle abnégation d'une dignité exemplaire

Curieusement il se sent excité, s'en rend compte et se sent honteux.

Honte de désirer la femme d'un autre, une donzelle aux pleurs si esthétiques, presque irréels, si vulnérable et si séduisante.

Honte de bander devant cette hystérique capable de renier ses origines, prête à massacrer son existence pour vivre des reliefs d'affection d'un homme qui ne  la mérite sûrement pas.

 

Des pas lourds dans le corridor.

Sophie se raidit, se redresse, s'immobilise et respire à peine, dans l'attente.Elle regarde intensément Frank, le priant silencieusement de s'éclipser.

Monsieur vient lever la punition et  reprendre son animal favori.

L'homme pénètre dans la pièce.

Age incertain, très grand, un physique en marge des clichés tapageurs en vogue, ni vraiment beau et encore moins laid.

Rien d'extraordinaire à première vue.

Frank est un peu déçu, un rien vexé de s'être laissé flouer, abuser par la narration de la prisonnière. Un fantasme de plus dans un monde de mensonges, d'exagérations et de rêveries inassouvies.

" Sophie, mon bel animal, tu n'es pas raisonnable. Je te laisse un moment réfléchir sur tes agissements et te voilà déjà en galante compagnie.

Tu sais que je n'aime pas que tu adresses la parole à des étrangers surtout quand je ne suis pas là pour laisser libre cours à tes pires instincts. Il faudra donc que je veille toujours sur toi ? Tu ne sais pas te maîtriser"

Une voix mélodieuse, grave, d'une beauté rare à la limite de l'insoutenable, qui électrise et rend moite.

Une présence indéniable qui irradie la pièce, une puissance paternelle hors du commun, l'autorité naturelle du chef de guerre, ferme et patient qui accueille l'hommage du vaincu.

Frank est envoûté par cette voix, cet homme qui le fixe avec douceur sans bouger. Il serre les dents refusant de se laisser impressionner.

" Sophie ! Tu ne nous présente pas ? Ce monsieur si jeune, si fringuant ne demande visiblement qu'à te sauver de mon joug. Son allure défiante et farouche parle pour lui.

Il n'aura de cesse que de briser les chaînes qui te clouent à ma volonté. Tu devrais te montrer un peu plus reconnaissante.

 

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Quant à moi, je serai plus urbain et veux vous présenter Eva. Ce n'est évidemment pas son vrai nom et ses activités en ce lieu sont sans équivoque.

Je veux juste que ma Sophie se montre à la hauteur de mes exigences, qu'elle m'obéisse toujours plus pour m'appartenir toujours davantage"

Derrière la porte se tient une grande brune, maquerelle outrageusement peinturlurée, juchée sur de hauts escarpins qui n'ont jamais eu vocation à fouler le goudron des trottoirs urbains. Une rouée qui ne plaît en temps ordinaire à Monsieur qui préfère l'innoncence et la dévotion gratuite.

Elle entre dans la pièce ondulant avec ostentation, fixant insolemment chacun des participants de cette curieuse aventure.

"Eva, ma chérie. Viens nous montrer tes talents de catin. Je veux que tu t'exposes sans fard sur cette table.

Ouvre tes jambes au désir de Monsieur. Votre nom Monsieur ?

 

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-Frank" répond le jeune homme sans réfléchir hypnotisé par le spectacle qui se met en place sous ses yeux.

" Et bien Frank va se joindre à nous et m'assister dans le dressage de ma Sophie puisqu'elle semble avoir de l'effet sur vous.

Je ne sais pas lui refuser quoique ce soit. Elle est mon point faible et elle abuse de mes largesses. Les malheurs de Sophie ont  toujours été mon livre de chevet et j'aime à en écrire des chapitres inédits.

J'aime son petit air dédaigneur et dégoûtée quand je la contrains.

Cette image me hante, me poursuit. Je passe alors mon temps à imaginer de nouvelles situations pour voir son doux visage se tordre de contrariété.

Elle s'offusque, refuse, en proie à une lubricité terrifiante. La raison la talonne, lui hurle de se reprendre. C'est cette lutte entre vice et vertu que j'aime à scruter sur son visage, Franck. J'aime contempler le dessin qui colore ses joues.

Et je crois que maintenant nous allons assister à la plus belle représentation jamais donnée.

Eva, sur cette table maintenant.

Montre nous, écarte bien grand tes jambes, expose ton con, laisse nous voir ce que tout le monde veut de toi. La convergence de ton univers, ton gagne-pain, ce qui t'anime.

Sophie, je sais que tu vas me détester.

Je t'ordonne d'aller lécher Eva. Enivre toi de ses sucs entêtants, noie toi dans le torrent de sa mouille.

Prépare la pour moi. Car je ne te toucherai pas ce soir.

Tu as désobéi à mon injonction. Je ne prendrai qu'Eva et avec la plus grande débauche. Je la baiserai comme jamais je ne l'ai fait avec toi. Car tu ne me mérite plus.

Tu n'as toujours pas gagné le droit d'être considérée, d'être honorée comme ma préférée."

Sophie le fixe apeurée, transie et stupéfaite. Elle ne bouge pas, frappée par la foudre de la honte, paralysée par l'humiliation, la perte de son amour, le dépit.

Elle ne s'attendait visiblement pas à cet ordre. Plus à contenter le jeune homme, à prendre son sexe en bouche, le faire jouir et en rester là.

Mais Monsieur la connaît mieux que quiconque. Jamais dans aucun rêve le plus dissimulé, jamais dans les recoins de l'alcôve de son cerveau, elle n'aurait osé se livrer aux rites sapphiques. La seule idée de goûter l'entrejambe de cette femme qui semble si peu soignée lui donne la nausée.

" Non Monsieur! Je ne veux pas. Vous savez que je ne peux pas"

Monsieur l'a attrapée par son collier, la soulève sans ménagement, l'amène devant la ribaude qui ricane. Le refus désespéré presque suicidaire de sa soumise le stimule et l'exaspère.

Une vague de violence le submerge.

Il veut voir son jouet s'exécuter, il veut jouir de sa honte, briser sa volonté. Le moment sera bref; il va falloir le guetter, le happer, s'en gaver.

Un instantané orgasmique qui va encore le terrasser qui est là, tout proche, à portée de son sexe raide, douloureusement retenu par l'étoffe cruelle de son pantalon.

 

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" Fais-le Sophie. Je te l'ordonne sale vicieuse. Tu le veux autant que moi.

Je te pénètre de mes doigts là où tu ne peux me mentir, là où tu ne peux rien contrôler. Tu es mouillée, ma chienne. Comme jamais.

Tu vas apprendre à ne pas contester mes volontés. Tu vas aimer m'obéir. Je fais de toi ce que je veux.

Frank, venez par vous même sentir le parfum du désir, apprécier le parfum si singulier de ma Sophie. Venez cueillir le nectar sur le bout de mes doigts"

L'invité s'éxécute sans tergiverser davantage, prend la main de Monsieur et tout en le défiant du regard laisse ses doigts entrer et fureter dans sa bouche.

Un simulacre d'acte sexuel entre deux hommes si virils, une note particulière de soumission, un rituel de possession dans ce ballet érotique du petit matin.

La putain se couche sur la table, laisse ses jambes tomber, minaude et remonte sa robe pour découvrir son sexe moussu. Elle entrouvre ses jambes, rodée à ce genre d'exhibition, automatisme mainte fois surjoué, mécanique charnelle et théâtrale.

Elle ferme les yeux avec langueur, soupire et invite la soumise à conquérir son tribut, se caressant doucement, dépliant délicatement les plis de sa chair.

Des doigts aux ongles rouges qui s'enfoncent dans un lichen charbonneux aux boucles collées par les passes intensives de la nuit passée.

Sophie a beau se raisonner, se convaincre que l'épreuve ne durera pas, qu'elle oubliera la honte et aura vaincu son ressentiment, elle n'arrive pas à sortir sa langue.

 

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Commentaires
F
C'est bien là tout l'enjeu de l'écriture de ce genre de situation!<br /> <br /> Décrire seulement des parties de jambes en l'air n'a que peu d'attraits en soi. D'autres le font très bien ...<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour tes commentaires toujours avisés et appréciés of course !
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K
Eh bien, le jeu de la soumission peut nous amener à exécuter des actes qui amènent très loin : à la fois effrayant et fascinant/attirant ! Des sentiments contradictoires mais qu'on se rend coupable d'apprécier. Là réside la bizarrerie et le charme de l'être humain, dans sa plus profonde splendeur et décadence !!<br /> <br /> La suite promet !
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Faunes & Flore
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