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Faunes & Flore
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Faunes & Flore
13 avril 2013

La punition dangereuse II

 

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L’homme jouit du bonheur qu’il ressent, et la femme de celui qu’elle procure. Le plaisir de l’un est de satisfaire des désirs, celui de l’autre est surtout de les faire naître. (Les  liaisons dangereuses-Choderlos de laclos)

 

Maude est parisienne désormais.

 

L’entretien a été concluant et la jeune femme a débuté dans l’entreprise cette semaine.

 

Enivrée par cette nouvelle, elle s’est organisée pour monter à la capitale.

 

Elle s’est débrouillée pour loger dans un hôtel peu onéreux, a recontacté toute la  liste d’amis un peu perdus de vus, a enchaîné  les rencontres nocturnes, s’est racheté une garde-robe plus en adéquation avec ses nouvelles responsabilités.

 

Rien cependant ne lui fait oublier la  fusion charnelle avec Monsieur Laclos qu’elle n’a pas revu depuis. Elle conserve son numéro précieusement comme un diamant noir, consulte souvent sa messagerie espérant découvrir son nom.

 

Un mois s’est passé.

 

Pas une nouvelle de cet inconnu croisé au hasard du métro.

 

Maude souffre silencieusement, hésite à le recontacter ne voulant pas être perçue comme une fille de mauvaise vie, facile et immédiatement consommable.

 

Comme désormais tous les soirs, Maude sort du bureau, le regard rivé sur son écran, soupire dépitée et anxieuse.

 

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Comment ce Cédric pourrait-il savoir qu’elle est à Paris ? Aura-t-elle le courage de s’avouer qu’elle veut de nouveau se sentir visitée brutalement par cet homme si entreprenant et inventif ?

La magie de cette étreinte passionnée ne résidait-elle pas justement dans la violence, l’impatience de leurs deux corps submergés par la folie du moment ?

 

Toujours est-il que Maude se caresse souvent, aidée par la réminiscence de cette intimité brûlante, stimulée par le zéphyr des mots sulfureux chuchotés à son oreille. La jouissance vient vite tant le souvenir de cet instant est encore présent.

 

Là encore la simple évocation de son corps-à-corps la rend humide.

 

Sa bouche s’entrouvre.

 

Elle meurt d’envie de supplier Monsieur Laclos de la clouer de nouveau. Elle le sent encore se ficher en elle, l’explorer vivement, conquistador mal ébauché violant sans merci sa Contrée Dorée.

 

Son regard se voile, sa convoitise la dévore.

 

Un bip subit retentit. Un  message inattendu.

 

Maude y jette un coup d’œil. Son cœur s’emballe, le rouge lui monte aux joues

 

« Je te vois Maude.

 

Je suis tout prés de toi.

Je pourrai presque te susurrer ces quelques mots à ta charmante oreille.

 

Cédric L. »

 

La jeune femme reste interdite, suspendant ses gestes.

 

Elle s’arrête, regarde autour d’elle, scrutant la faune parisienne qui ne cesse de la bousculer.

 

Elle dévisage les passants, se hisse sur la pointe des pieds pour mieux voir au loin, se recule mais ne voit rien ni personne qui ressemblerait à son amant fugitif.

 

Elle réajuste sa veste, lisse nerveusement les plis de sa robe, en proie à un trouble terrible. Elle ne sait plus si elle doit repartir à sa course, attendre un autre message.

 

Maude se plante sur le trottoir, sourit aux anges, tend ses bras vers le ciel qui s’obscurcit, serre ses mains, entame une danse voluptueuse, ondulant des hanches, claquant des talons.

 

Un nouveau signal sonore.

 

« Merci belle enfant pour cette danse érotique et charmante.

 

Quel beau cadeau me fais-tu là !

 

Veux-tu que je me joigne à ta chorégraphie ? Faire un moment un pas de deux ? 

 

Dans l’affirmative, mords tes doigts avec l’envie que tu as de moi »

 

Le sourire de Maude ne cache pas le ravissement qu’elle éprouve.

 

Sans plus réfléchir, elle porte sa main à sa bouche, mordille son auriculaire comme une gamine prise en faute, le coince entre ses dents et baisse ses paupières faussement chastes.

 

Nouveau message.

 

« Bien !

 

Rejoins bien vite la station de métro la plus proche !

 

Je suis là, prêt à fondre sur toi.

 

Marche, ondule, montre-toi, expose-toi, donne-toi !

 

Fais-moi bander ! »

 

La jeune femme sent une nouvelle fois le feu cuisant de la gêne sur ses joues.

Sans plus attendre, elle s’élance vers le métro, consciente des regards insistants des hommes qui se posent sur elle après son déhanché lascif.

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Elle leur sourit, remonte un peu sa robe sur ses cuisses,  exhibe ses jambes, tourne sur elle, heureuse et conquérante.

 

Elle exagère le balancement de ses hanches, secoue ses mèches blondes, se caresse la nuque sentant la brûlure du regard de son amant.

 

Monsieur Laclos l’a retrouvée, a pensé à elle, est sûrement consumé par le même désir vorace de joindre de nouveau leurs deux corps à jeun. Elle le hurlerait si elle ne se retenait pas.

 

Bip.

 

«  Prends n’importe quelle direction ! Tu as le choix !

 

Je te suis !

 

Tu obéis bien à mes ordres. C’est bien !

 

Tu me plais dans ta robe courte.

 

Je cours te rejoindre,  te faire jouir »

 

Maude se retourne plusieurs fois. Monsieur Laclos reste tapi dans l’ombre.

 

Pas la moindre trace de sa présence.

 

Elle suit au hasard un couloir carrelé, ne fait même pas attention au numéro de la ligne avant de se trouver sur le quai.

 

Beaucoup de monde. Difficile de reconnaître qui que ce soit.

 

Quand enfin elle le sent. Elle rit de plaisir, le laisse la caresser.

 

Ses mains sont sous sa veste, lui empoignent ses seins trop longtemps abandonnés.  Ses paumes frottent nerveusement les pointes.

 

Désir animal et petite douleur. L’homme n’est pas très tendre. Il lui fait même un peu mal.

 

La rame arrive.

Personne ne semble remarquer ou feint d’ignorer le petit jeu de Monsieur Laclos.

 

Les portes s’ouvrent. Mouvement de population.

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Maude est poussée dans le wagon, ceinturée, emprisonnée par ses bras masculins et possessifs.

 

Elle ne pense plus à rien d’autre qu’au bonheur de le sentir contre elle, gonflé de vie et pressé de la prendre.

 

Et vivement, elle se retourne pour pouvoir goûter sa surprise.

Elle avait oublié à quel point il était beau, élégant et puissant. Elle esquisse un geste timide vers sa joue mal rasée. Il se laisse faire, lui sourit tendrement.

 

Maude caresse ses lèvres de son pouce qu’il embrasse avec sensualité. Elle rougit un peu de son intrépidité.

Lui l’enlace très étroitement, l’entoure de son manteau, la cache de la foule qui les entoure.

 

Leurs bouches se rejoignent dans un long baiser. Plus rien n’existe que cette accolade incongrue au milieu des voyageurs aigris et blasés.

 

Les stations se succèdent.

 

Le couple est toujours abîmé dans son baiser.

 

Le wagon se vide peu à peu.

 

Monsieur Laclos sort de sa poche un joli cercle de cuir troué. La jeune femme l’interroge du regard.

 

Sans mot dire, il lui pose dans la main. Elle l’examine et comprend.

 

Elle tient là un collier d’esclave, un collier orné d’un anneau, celui que l’on donne à la chienne qu’elle doit devenir pour contenter le pervers quadragénaire.

 

Maude ne réfléchit pas très longtemps, ouvre le ruban de cuir, le porte à son cou, lui demande de l’aide.

Il la retourne, ajuste le collier, le referme, en vérifie la solidité, sourit et embrasse son cou.

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«  Je suis fier de toi, Maude. Tu es une bonne fille ! Sage et obéissante.

 

Je vais désormais m’occuper de toi.

 

Tu m’as trop manqué !

 

Mais avant toute chose, tu vas devoir m’obéir. »

 

Tout en achevant sa phrase, l’homme a attaché à son collier une laisse dans les mêmes tons de peau brune.

 

Et voilà dans ce wagon presque vide, une vision singulière d’un homme entravant une jeune femme consentante.

 

Monsieur Laclos semble apprécier le spectacle, intime l’ordre à Maude de rester debout, exposée au regard des passagers, attrapant une barre en inox. Lui s’assoit tranquillement sur un strapontin veillant à ce que la longe ne soit pas trop longue, la couve du regard comme un trésor juste sorti des sables du désert.

 

La provinciale hésite, trébuche sur ses chaussures à talons, tenue un peu court par son nouveau maître qui l’humilie au grand jour.

 

Très calmement, il regarde ailleurs, fixe un groupe de jeunes gens qui pouffe et s’esclaffe devant la scène qui se joue devant eux.

 

D’un mouvement autoritaire, il les invite à se rapprocher, fait les présentations et leur demande de s’installer autour d’elle.

 

Maude regarde obstinément par terre, refuse de voir tous ces jeunes hommes assis autour d’elle, habités par une faim brutale.

 

 Monsieur Laclos tire sur la laisse, lui ordonne de les dévisager l’un après l’autre.

Elle s’exécute ulcérée et blessée.

 

Son maître les provoque, demande à ce qu’ils s’expriment à haute voix.

 

Cortèges de jurons, de qualifications sordides et phallocratiques fusent dans l’habitacle.

L’un d’eux se lève, se colle contre Maude, mime l’accouplement.

 

Monsieur ne dit rien, approuve même.

 

Téméraires et grisés par leur audace, les garçons caressent trivialement le corps de la jeune femme, trop heureux de l’aubaine. Des mains s’égarent sous sa robe, écartent la dentelle de sa lingerie et se perdent dans les plis de son intimité.

 

Maude a beau se défendre de leur assaut, elle ne peut retenir quelques gémissements outrés et appréciateurs.

Des doigts la sondent alors qu’elle fixe les yeux de son amant quémandant de l’aide.

 

Devenu soudain très sérieux, il rugit quand les jeunes font mine de descendre leurs braguettes.

Maude échappera cette fois à l’outrage collectif. Monsieur Laclos se réserve le morceau de choix.

 

Arrêt à la station.

 

Sans aucune explication, il entraîne la jeune femme à sa suite laissant la troupe de jeunes abasourdie et excitée. Maude se retrouve une nouvelle fois à suivre sans mot dire cet homme si séduisant.

 

Le métro s’ébranle emportant avec lui la meute hurlante qui frappe aux vitres de dépit.

 

L’homme descend du quai sur les rails luisants, prend la femme dans ses bras. Ils s’enfoncent tout deux dans les profondeurs du tunnel avant de trouver un trou d’ombre, assez large pour les abriter.

 

La robe retroussée, ses dessous ôtés en toute hâte, Maude se retrouve nue, les hanches plaquées contre le mur, les jambes enserrant le torse de son maître impérieux.

 

Monsieur Laclos la pénètre lentement, avec délicatesse. Le rythme s’accélère et devient vite pressant, tyrannique. Il lui interdit de prendre son plaisir.

 

Seul importe le sien

Le dos de Maude heurte régulièrement le mur couvert de suie.

Qu’à cela ne tienne !

 

Son amant magnifique s’introduit toujours plus fortement, plus furieusement. Il halète, laisse échapper quelques plaintes et jouit enfin en elle, l’inondant en salves régulières et nourricières.

Les rames les frôlent.

 

 Maude se cramponne au nouveau maître de sa vie parisienne, soumise et abandonnée.

 

L’homme embrasse ses cheveux, la repeigne, l’aide à reprendre figure humaine, s’agenouille et entreprend de lui donner l’orgasme qu’il lui a refusé quelques minutes auparavant.

 

Sa langue intrusive et experte rend Maude pantelante et hystérique. Bientôt le tunnel est témoin des cris de plaisir de la jeune femme qui capitule.

 

Monsieur est satisfait et la libère de sa laisse.

 

Reviennent dans la lueur des néons un homme vêtu d’un costumé élégant, les yeux brûlants, la mine fière suivie d’une jeune femme aux joues rosies dans une robe un peu fripée tâchée par endroits.

 

 A son cou un épais collier, ultime témoin de la liaison passionnée et dangereuse…

 

 

 

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Commentaires
K
Très osé, très sensuel, très chaud à la fois ... Un régal ! Quelle punition encore une fois, pffff !!!<br /> <br /> C'est vrai que le métro peut être inspirant ...
Répondre
E
Merci de nous avoir fait connaître la suite... Et quelle suite ! :)<br /> <br /> Je constate aussi que je ne suis pas le seul qui est inspiré par le métro ;)
Répondre
Faunes & Flore
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